Episode 22 : Ce qu’on peut dire autour du nouveau ➡️TGV Paris – Berlin⬅️ (15/01/25)
Petit aperçu du projet, les détails, le contexte, pourquoi c'est sur-médiatisé, et pourquoi cela concerne finalement si peu la Lorraine?
Il vous aura été difficile de passer à côté de cette info juste avant les fêtes: depuis la mi-décembre, la SNCF et la DeutscheBahn ont lancé un aller-retour quotidien de TGV direct Paris - Berlin, une première sur ce trajet d'environ 1000km.
En bref, il s'agit de TGV allemands ICE (ceux qu'on voyait déjà sur le Paris-Francfort), qui effectuent cette longue liaison en un peu plus de 8 heures et 3 arrêts intermédiaires.
A noter que cet aller-retour arrive un an après la réintroduction d’un train de nuit, qui avait aussi fait parler de lui à l’époque.
Les tarifs sont soumis au Yield Management comme les TGV SNCF, les prix les plus bas sont paraît-il à 60€. Au constat, ils tournent plutôt autour de 170€.
Rien d'excessif pour une telle distance, mais qui ne rivalisent pas les 1ers prix d'avion.En quelque sorte, c'est un prolongement du Paris-Francfort (où l'on voyait les fameux TGV -ICE Siemens circuler sur la LGV-Est).
Voilà les principales informations. Voici maintenant les éléments plus intéressants: l'analyse de la manière dont le sujet a été traité.
1⃣ Une forte portée symbolique.
Comme pour les trains vers le sud, et d'autres sujets, le côté symbolique (ici le couple franco-allemand) fait que le sujet a fait plus parler de lui, y compris localement, qu'il n'a d'impact sur la Région.
Bien entendu tout le monde aura compris qu’il ne s’agit pas d’une ligne à grande vitesse en continu de Paris à Berlin qui vient d’être inaugurée. (Sinon le temps de trajet serait deux fois plus rapide…)
De ce point de vue, il s’agit d’ 3⃣un sujet avant tout allemand.
D’une part, sur ce trajet d’environ 1000 km, les deux tiers sont sur le territoire allemand. Quant au tiers français, il est déjà intégralement pourvu d'une LGV. D’où une facilité de la part de la France de pousser le sujet : notre petite part du boulot est déjà faite.
4⃣ Il y a eu un petit feuilleton autour de l’itinéraire entre la Lorraine et Francfort. Entre l’itinéraire plus direct via Sarrebruck, et par Strasbourg via la seconde phase de la LGV-est. Les temps de parcours sont à peu près équivalents (en fonction du nombre d'arrêts)
Le choix de Strasbourg a privilégié l’Alsace et la capitale alsacienne au détriment de la Sarre.Et encore, contrairement à Strasbourg – Berlin, Sarrebruck bénéficie déjà de trains rapides directs vers Paris comme vers Berlin.
Le bras de fer politique s'était joué entre la SNCF qui partait sur l'itinéraire direct, et le gouvernement qui a poussé à un passage par Strasbourg. (Vu qu'il ne s'agit pas de service public, la décision revient théoriquement à la SNCF et la DB).
Mais pour la Lorraine, le choix est indolore. Il n’était pas question d’y faire un arrêt. L’accès au TGV de ou vers Berlin aurait nécessité de toute façon une correspondance, à Sarrebruck ou à Strasbourg selon l'option.
Et même s’il y avait eu un arrêt en Lorraine, ç’aurait été à Lorraine-TGV, accessible aux 2 itinéraires. Cet arrêt était improbable: il avait été testé sur un ICE Paris - Francfort (2007 à 2009), avant d'être supprimé faute de succès.
En fait, ce débat d'itinéraires avait déjà eu lieu lors de l’ouverture de la 2de phase de la LGV en 2016, au sujet des TGV Paris – Francfort. Finalement, 2 des 6 allers-retours avaient été détournés de Sarrebruck à Strasbourg.
Finalement, c'est plutôt l'année dernière, lors de la réintroduction du train de nuit qu'on a été un peu lésés. Ce train passe par désormais par Strasbourg (et Nancy sans s'y arrêter), alors qu'avant il passait par Sarrebruck et s'arrêtait à Metz...
Voilà, en résumé:
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| @Maxresdefault |
⚠️Aucune nouvelle infrastructure n'a été construite pour l'occasion.
⚠️Le débat d'itinéraire qui a défrayé la chronique est une problématique alsacienne, et non lorraine.








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